Seconde nuit

En montant le camp dans la forêt, avec une arrivée d’eau en bambou, au matelas de bambou fait sur place, je déchiffre les notes de ma première soirée dans la forêt.


« Je n’ai pas souvent regardé la nuit tomber, les étoiles se lever, la lune pleine éclairer une nature primitive. Je ne peux qu’à peine relire mon crayon sur ce cahier, dans la pénombre. La silhouette des arbres sans feuille se découpe si bien sur l’écran du ciel du crépuscule.

Les bruits de la nature, encore si gais cet après midi, me paraissent inquiétants. Cette paix du monde, pourquoi ai-je attendu si longtemps pour la goûter ?
Je vois maintenant une lueur au loin, un feu dans la forêt, orangé chatoyant , alors que je distingue à peine la maison Karen, si ce n’est son contour.
Une fois encore, un leitmotiv de pensée obsédant, comme le chant des grillons. Pourquoi n’avoir pas communié plus souvent avec les forces de la Terre. Presque par surprise, je lève les yeux et aperçois les premières étoiles. Je ne peux plus lire ce que j’écris, mais je fais confiance à l’automatisme de ma main, pour pouvoir me relire demain. Le ciel se peuple d’étoiles, et je savoure ce spectacle, que même le plus pauvres des êtres humains peut aussi admirer.
La fille, ma sœur, pense à la douceur d’aller vivre là bas, où les étoiles se lèvent au coucher du soleil.
J’attendais l’appel de la lune et la voilà qui se lève, magique,  féminine, pour éclairer le chemin qui me retourne vers mon lit. « 
Thé de bambou, poissons pêchés au bambou, et cuits dans le bambou. Nous sommes trois, et je trouve une ressemblance au grand-père, avec ces dessins d’Hergé. Le guide est très fier de sa pêche

J’ai dormi dans le hamac, tremblant de froid toute la nuit. Dès l’aurore nous sommes répartis, plus en avant dans la ‘deeep jungle’, en croisant le feu encore tiède d’un bivouac de chasseur ‘local people ‘


Je repense à quelques films, Apocalypse Now et aussi Aguirre ou la colère de Dieu. Le ciel est voilé des fumées de la forêt qui brûle.

Un commentaire sur « Seconde nuit »

  1. Amusant… Ce texte me fait penser à un matin, alors qu’on n’était encore que des enfants (pré-ados ?) ma cousine Isabelle et moi. On est en Creuse. Elle s’est levée avant le soleil pour le voir se lever (sur le balcon). Et je crois qu’elle tente de me réveiller pour partager ce moment. Et moi, bin moi quoi ! Je rechigne, je reste sous les draps ! Parce que le sommeil est sacré ! 😉 Je ne sais plus si j’ai fini par me lever ou non.

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